Après notre visite de Crest, nous avons rejoint Grignan en fin d'après-midi. Connue de tous pour ses qualités d’épistolière, la marquise de Sévigné est devenue, avec le temps, indissociable de l’image du château de Grignan.
Pourtant ce château où elle séjourna à trois reprises dans son existence n’était pas le sien, mais celui dans lequel vivait sa fille Françoise Marguerite, comtesse de Grignan, car en novembre 1669, son gendre François de Grignan avait été nommé lieutenant-général, commandant pour le Roi en Provence, et ses fonctions exigeaient qu’il résida à Aix-en-Provence.
François de Castellane-Adhémar de Monteil d’Ornano, duc de Termoli, comte de Campobas et comte de Grignan ( Ouf ! ) fit de son château de Grignan le siège d’une petite cour où près d’une centaine de personnes vivaient.
Cette maison est d’une grandeur, d’une beauté et d’une magnificence de meubles dont je vous entretiendrai quelque jour. Lettre à Bussy, le 13 novembre 1690.
C’est l’amour de Madame de Sévigné pour sa fille adorée dont elle était séparée, qui fit de Grignan le lieu de tous ses regards et de toutes ses attentions, devenant ainsi un des thèmes de sa correspondance.
Ses lettres, œuvre majeure de la littérature française, servent aujourd’hui de supports à l’enseignement du français, de l’histoire ou de l’histoire des arts au collège comme au lycée.
Sur les 1120 lettres conservées de Madame de Sévigné, 764 sont adressées à sa fille et leur correspondance à partir de 1671 durera près de 25 ans, ponctuée par des retrouvailles entre Paris et la Provence.
L’échange épistolaire devient le seul moyen pour Madame de Sévigné de remédier à l’absence de sa fille : J’aime à vous écrire. Je parle à vous, je cause avec vous. Il me serait impossible de m’en passer.
et encore : Vous êtes une si bonne compagnie à Grignan, vous avez une si bonne chère, une si bonne musique, un si bon cabinet que, dans cette belle saison, ce n’est pas une solitude, c’est une république fort agréable, mais je ne puis comprendre la bise et les horreurs de l’hiver. Lettre à sa fille, le 14 juillet 1680.
Nous nous sommes faufilés à travers les petites rues pour rejoindre d'abord la Collégiale Saint-Sauveur puis le château mais arrivés un peu tard, nous n'avons pas pu visiter ce dernier et nous nous sommes consolés en admirant le superbe paysage depuis les terrasses du château vers le Mont Ventoux.
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