Il faut bien songer à repartir vers l'est puisque nous avons nos vols de retour vers l'Europe dans quatre jours, c'est donc une très longue étape qui nous a conduits à l'est de Jodhpur dans le petit village de Chandelao Garh, une fois encore très loin des circuits touristiques proposés par les agences.
Après nous être installés dans la chouette haveli accueilli par le jeune thakur Praduman Singh, nous partons à la rencontre des Bishnoïs.
Ici, c'est un village d'artisans où le développement économique arrive doucement avec ses conséquence irréversibles, que nous occidentaux, voyons sans doute comme une perte d'identité avec notre regard nostalgique, mais que les Indiens eux-mêmes, accueillent avec le sourire, on les comprend.
Le développement apporte le progrès, pourquoi le refuser : accès à l'eau potable, électrification, accès à l'éducation, à la santé ( gratuite partout en Inde ). Amélioration du réseau routier pour faire venir des camions au plus près des villages, motorisation de l'agriculture avec plus de tracteurs - nous en avons vu beaucoup neufs et transportés sur des semi-remorques tout au long de notre voyage - et accession à la propriété facilitée par le gouvernement.
Les Bishnoïs sont propriétaires terriens et s'enrichissent doucement, les produits de la terre s'achètent bien et à bon prix par les millions de consommateurs des grandes villes et les maisons en pisé enduit de bouse séchée sont remplacées progressivement par des bâtisses en pierre, les mêmes que partout ailleurs...
Un marché intérieur colossal qui dynamise le système... La croissance amène la prospérité dans les campagnes et cet effet pervertit ( pour nous... ) la standardisation des modes de vie et la perte d'identité.
Les Bishnoïs ont des motos, portent des jeans et utilisent des téléphones portables, ils nous demandent de les prendre en photo ou bien ils font des selfies avec nous.
Nous sommes allés à la coopérative, créée par le thakur, où nous avons fait quelques menus achats plus par solidarité que par besoin, puis nous sommes passés dans un village voisin devant le forgeron installé en plein air et ensuite chez le potier...
L'usage de l'opium est répandu chez les Bishnoïs qui ont coutume d'en offrir à leurs invités en signe d'hospitalité et nous en avons consommé chez un paysan qui nous a fort chaleureusement accueillis.
Mais rassurez-vous, ici on ne fume pas, la boulette est broyée dans un mortier puis l'opium est mélangé à de l'eau et filtré, puis le mélange est bu dans le creux de la main.
° Certains Safaris Tour proposent d'aller à la découverte de villages Bishnoïs qui n'ont plus de Bishnoïs que le nom et où la faune sauvage a pratiquement disparu !
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