Petite, certes, notre île, mais qui s'impose comme un univers, une bonne définition de l'écrivain Daniel Pennac pour définir le massif du Vercors, une forteresse naturelle à l'unité géographique exemplaire.
Car le Vercors présente à l'est une haute barrière, au centre un plateau assez tourmenté, à l'ouest, au sud et au nord, des falaises entaillées de gorges profondes qui ont exigé des travaux dantesques au XIX° siècle pour y créer des voies d'accès.
On comprend bien alors qu'au cours de la seconde guerre mondiale, à partir de 1943, des maquis s'y soient installés et que la forteresse du Vercors soit devenue un lieu stratégique rassemblant quelques 4.000 résistants, un vrai défi à l'occupant qui, le 21 juillet 1944, lança 6.000 soldats pour l'anéantir.
S'il est devenu aujourd'hui un lieu de mémoire, le Vercors offre aussi un superbe terrain de jeu pour des activités de nature, raison pour laquelle j'avais mis la traversée de la Tête Chevalière au programme de ma journée se déroulant sur les hauts plateaux dans un cadre sauvage et en partie hors sentier.
Il fait frisquet lorsque je quitte le village de Chichilianne ( 978 m ) que domine le Mont Aiguille, rougeoyant dans le soleil levant, en prenant la direction du pas de l’Essaure.
Trente minutes plus tard, à l’altitude de 1.100 mètres, un bon sentier remonte la forêt en de nombreux lacets, il en sort sous le Pas de l’Essaure ( 1.654 m ) que j'atteins en deux heures accueilli par d'aimables ruminants.
S'en suit un superbe parcours en crête me faisant longer les falaises dans un cadre véritablement somptueux apprécié par le jeune couple de randonneurs rattrapés avec qui j'ai échangé quelques mots avant de poursuivre pour atteindre le sommet de la Tête Chevalière ( 1.951 m ).
Au sommet, j'ai apprécié la pause d'un bon quart d'heure me permettant d'admirer les vastes paysages s'offrant au regard.
J'aurais pu revenir sur mes pas comme je l'avais d'ailleurs envisagé initialement mais comme souvent j'ai fait le choix d'allonger ma bambée me faisant rejoindre mon point de départ en passant par le haut de la combe Chevalière, un parcours où en raison de l'absence d'un quelconque sentier ni balisage, il convient d'avoir un bon sens de l'orientation - des trois fichiers GPX trouvés sur le Net, aucun ne passe au même endroit et j'ajouterai à mon tour un autre parcours de ce secteur - pour reprendre pied sur un sentier balisé à proximité du Pas de la Chèvrerie.
Plus loin, j'ai rejoint le monument de la Résistance au Pas de l'Aiguille ( 1.609 m ), l'occasion d'un arrêt de recueillement.
Un bon sentier dévale la combe de l’Aiguille, mais à une centaine de mètres de la gorge, dans l'ombre d'une falaise, deux chamois avaient attiré l'œil d'un groupe de lycéens en sortie scolaire.
Avec eux, je suis resté un long moment à les regarder malgré les mauvaises conditions d'observation avant de poursuivre vers le parking du Bois des Granges où un autre monument du souvenir a été élevé.
Suivant les indications des balises, une piste empierrée puis goudronnée m'a ramené à Chichilianne.
Date 21/09/2017, départ 7 h 50 retour 14 h 25, temps 5 h 30 ( plus arrêts ), distance 17,6 km, difficulté T2, D+ / D- 1062 m, balisage jaune/vert jusqu'au Pas de l'Essaure, ensuite quelques cairns jusqu'au sommet, enfin balisage jaune dans la descente du Pas de l'Aiguille.
Carte IGN 1/25.000 3337 OT Glandasse - Col de la Croix Haute - PNR du Vercors
Carte avec le parcours - détails techniques - fichier GPS [ clic ]
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