Du haut de Lure on voit se déployer toute la Haute Provence magique : des Alpes à la Sainte Baume, de la Sainte Victoire au Pelvoux, des monts Aurélien aux sommets de la haute Drôme, de Cavaillon à Sisteron, tout ce pays de châtellenies diverses, de châtaigneraies, de saulaies, d’olivettes, de lavandes, de ronceraies et de vieux usages, fume, ronfle, gronde, dort, s’aplatit dans le vent, éparpille le parfum de ses tilleuls, de ses lavandes, de ses bourgeoisies cloîtrées dans les vieux hôtels XVIII° de la montagne, de ses petites fourmilières de paysans sagaces et muets, de ses troupeaux, de ses déserts.
Jean Giono (La Provence)
La Montagne de Lure est une longue crête orientée est-ouest qui domine un paysage de crêtes beaucoup plus basses au nord, les Baronnies, et un paysage de collines au sud, le bassin de Forcalquier.
La montagne se prolonge à l'ouest vers le Mont Ventoux par le plateau d'Albion, alors qu'à l'est la crête s'incurve vers le nord où elle est coupée par le Jabron, à 5 kilomètres au sud de Sisteron.
Cette situation particulière, à l'intersection entre les Alpes et la Provence, associée à la morphologie très particulière de la montagne, permet une grande diversité de paysages et d'espèces d'un bout à l'autre de la crête.
Historiquement, les habitants du coin étaient connus pour aller cueillir sur la Montagne de Lure, des plantes médicinales qu’ils allaient vendre dans la France entière, c’était les « marchands droguistes de la Montagne de Lure ».
La Montagne de Lure s'étire sur 42 kilomètres, culminant au Signal de Lure ( 1.826 m ) présentant un relief très contrasté entre l'adret calcaire, coupé de combes et de vallons et l'ubac marneux qui cumule monts et ravins.
Sur très cette longue crête, les itinéraires de randonnée sont nombreux, j'ai fait le choix d'une boucle au départ de Peipin ( 518 m ), gros bourg à quelques kilomètres au sud de Sisteron, dans la vallée de la Durance.
J'ai laissé mon carrosse sur la place du Bon Vent et de suite je me suis retrouvé dans un paysage de chênes verts et de garrigues alors que le sentier monte en pente raisonnable sur un sol bien dégradé par l'érosion, les précipitations sont peut-être rares dans le coin, mais les pluies doivent être particulièrement fortes.
Plus haut le sentier s'insinue dans une végétation plus basse mais dense, la pente devient soutenue mais la forme est bonne et la crête est atteinte au Trou du Loup ( 1.078 m ) une heure trente plus tard.
Si plus loin, vers l'ouest, la crête domine des pentes abruptes, le parcours qui me fait rejoindre vers le nord le Pas de Peipin ( 1.030 m ) se fait en contrebas, au milieu des buis et des arbustes fleuris.
Au Pas de Peipin, c'est un joli point de vue vers le nord qui s'offre au randonneur, les sommets enneigés de l'Oisans s'aperçoivent au loin.
Mais ensuite pour revenir à mon point de départ, ce sont des pistes ravinées et peu agréables qu'il m'a fallu emprunter, mais quel bonheur de randonner sous le lumineux ciel de Provence !
Date 12/04/2017, distance 8,2 km, temps 3 h arrêts inclus ( temps topo 4 H plus les arrêts ), difficulté T2, D+/ D- 637 m, Balisage blanc/rouge du GR puis jaune et panneaux directionnels. Topo FFRP PR633 Haute Provence. Carte IGN 3340 ET Digne-les-Bains - Sisteron - Les Mées
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