Séville est vraiment fascinante !
Dans le centre-ville, chaque place rivalise de charme avec ses églises baroques et ses orangers lumineux. Ici et là, des niches discrètes abritent une chapelle, un oratoire ou un patio ombragé qui laisse entrevoir une vie plus secrète.
Parmi les grands monuments de la cité, la cathédrale de Séville ( Catedral de Santa María de la Sede ) a été élevée à la place de la grande mosquée almohade détruite après la Reconquista. C’est l’une des trois plus grandes cathédrales au monde, de style gothique tardif et Renaissance, époustouflante par ses proportions.
Le vendredi 8 juillet 1401, lors de la réunion du chapitre qui devait décider la construction du monument, un des chanoines prononça cette phrase qui décrit bien l'état d'esprit des autorités sévillanes de l'époque : Construisons un temple si grand que ceux qui le verront terminé nous prendrons pour des fous !
Le retable du maître-autel est une œuvre flamande rutilante d’or ( plus de 2 tonnes provenant du Mexique et du Pérou ). Ses sculptures délicates représentent des scènes de la vie du Christ et de la Vierge.
Le chœur est orné de stalles sculptées au XV° et au XVI° siècles en acajou de Cuba. La sacristie abrite des tableaux de Murillo, de Zurbarán et une œuvre de Goya. À droite du transept, le monument funéraire de Christophe Colomb.
La voûte de la nef et celle du transept finement ciselées sont remarquables.
Voisin de la cathédrale, un des plus beaux vestiges sévillans, en brique de l’époque almohades, la Giralda, un minaret de 98 mètres de haut surmonté d’un clocher baroque.
On gagne le sommet par des plans inclinés sur 34 niveaux ce qui doit représenter environ 17 étages d'un immeuble moderne. De son sommet, la vue sur la ville est splendide.
À deux pas, l’Alcázar est l’un des palais royaux les plus anciens d’Europe. Forteresse et demeure maure, de style mudéjar, il combine des techniques mauresques et des symboles chrétiens. Mais à aucun de mes passages ici à Séville, je n’ai pu le visiter, des files trop longues de touristes, en majorité des japonais, m’en ont dissuadé.
Cette ville est la gardienne de la culture andalouse et constitue le meilleur endroit où s’imprégner des traditions de l’Espagne méridionale. Plus qu'ailleurs en Espagne, la Semana Santa y présente un spectacle extraordinaire, sans doute l’une des fêtes les plus incroyables d’Europe, à mon goût peut-être un peu moins authentique que celle du Vendredi Saint tout aussi incroyable à Trapani en Sicile, mais on peut y admirer les plus beaux pasos d’Espagne.
On peut y entendre le meilleur flamenco qu’a si merveilleusement traduit Cristina Hoyos. Le zapateado – claquements des pieds – des danseurs de flamenco andalous est aussi vif que la lumière et constitue un régal pour les yeux, tout comme les cantaores plaintifs sont agréables à entendre.
J’ai découvert, il y a longtemps, cet art à l’occasion d’un spectacle au Palais des Congrès à Paris, donné par la compagnie d’Antonio Gades et Cristina Hoyos. Une pure merveille qui m’avait fasciné…
À Séville, on y savoure les meilleures tapas, on peut y voir – pour ceux que ce spectacle intéresse mais ce n’est pas mon cas – les plus torrides corridas ; la ville regorge de monuments ou de plaques en souvenir des meilleurs matadores.
Enfin, Arturo Pérez Reverte situe à Séville l’intrigue de quelques-uns de ses romans comme celui de « La Peau du Tambour » – que je vous engage à découvrir - y faisant la superbe description tant des quartiers que de la vie sévillane d’une autre époque.
La ville est vivante : le soir, on ne se lasse pas de se promener dans le quartier de Santa-Cruz avec ses ruelles pavées, ses bars à tapas et ses bars à vins. Mais j’ai une préférence – tout bêtement logistique – pour le quartier de Triana, de l’autre côté du Guadalquivir.
Ce matin j'ai quitté Genève sous la pluie et une basse température et j'ai trouvé à Séville cet après-midi 25 degrés et ce soir la jeunesse sévillane a investi les pelouses qui bordent le Guadalquivir ...
Je crois que je pourrais rester des jours et des jours ici, mais demain, je mettrais mon sac sur le dos et prendrai la direction du nord, vers l’Estrémadure à travers les montagnes de la Sierra Morena...
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