Des forêts de bouleaux, des cours d’eau paisibles, des cités lacustres, des fermes en rondins… La Carélie offre un cadre idyllique aux visiteurs. Et pourtant cette région frontalière a été longtemps le théâtre de combats sanglants entre Suédois et Russes. Aujourd’hui, la Carélie du Sud s’étend de Lappeenranta à Parikkala et celle du Nord jusqu’à Nurmes ; la Tie Kaarjalan - la route de la frontière en Carélie – traverse les deux régions en longeant la Russie.
Nous avons quitté à 9 heures 30 notre chouette bivouac près de la Maison-Atelier d’Eva Ryynänen pour rejoindre une vingtaine de kilomètres plus au nord Lieksa située sur cette Tie Kaarjalan.
Située au bord du lac Pielisen, le sixième du pays par sa taille, Lieksa est une ville sans charme, toutefois c’est une base commode pour la pratique de nombreuses activités comme le rafting, le kayak ou encore l’observation des ours. Plusieurs organisations telles Erä Eero proposent des excursions nocturnes pour observer depuis une cabane ces animaux ainsi que des gloutons et des lynx. Après avoir un temps songé à une expédition de ce type – qui nécessitait de réserver préalablement – nous avons renoncé.
Mais Lieksa recèle deux points d’intérêt diamétralement opposés d’ailleurs, la Lieksan Kirkko et le Pielisen Museo.
La Lieksan Kirkko a remplacé l’ancienne église de 1836 détruite par un incendie en 1979 ; très moderne son architecture est surprenante. Normalement elle est ouverte de juin jusqu’au 2 août, elle aurait donc dû être inaccessible à notre passage ce 4 août mais un autocar de touristes avec une guide avait obtenu son ouverture et nous en avons profité. L'intérieur de l’église étonne par sa grandeur laquelle est amplifiée par la couleur clair des murs, du plancher et du plafond.
Le point culminant du dôme est à 12 mètres de hauteur et il est souligné par une grande croix en verre. Le mur derrière l’autel est presque entièrement vitré, les fenêtres sont couvertes de lamelles de bois qui permettent de régler la lumière naturelle entrant dans l’église et d'apercevoir le campanile qui a été préservé de l'incendie.
Sur l’un des murs, un tapis – la porte de vie - est disposé, on l'utilise à l’occasion des mariages en le plaçant devant l’autel et les jeunes mariés s’agenouillent dessus.
Dans le hall d’entrée une sculpture d’Eva Ryynänen « Les anges chantent pour l’Enfant Jésus pendant la nuit de Noël ».
♦♦♦♦
À l’opposé de ce modernisme, de l’autre côté de la Lieksanjoki, une rivière qui se jette dans le Pielisen, le Pielisen Museo.
Ce musée du Pielisen est le plus vaste musée de la Carélie du Nord.
Il abrite 70 édifices, des maisons en rondins ou en planches, ainsi que des espaces d’exposition en plein air, lesquels sont organisés en fonction des siècles ou des professions ( agriculteurs, meuniers, pécheurs,… ).
Il offre un aperçu fascinant de la sylviculture autrefois cruciale pour la région : on peut y voir une exploitation de bois, des radeaux et des machines utilisées pour les récoltes et pour le transport.
→ Cliquer sur les photos pour les voir en grand format