En Valais, les bisses sont les témoins importants d'une histoire, d'une culture, d'une civilisation.
La sécheresse qui règne sur les versants exposés au sud a obligé la population qui vivait à quelques centaines de mètres au-dessus de la vallée du Rhône à irriguer ses prairies, ses champs ou ses vignobles.
Des ouvrages - les bisses - parfois creusés dans le sol, parfois taillés ou suspendus dans les rochers symbolisent le combat des Valaisans pour le contrôle de l'eau afin d'échapper aux conséquences de la sécheresse.
Canal de faible pente, fréquemment à ciel ouvert, ces bisses amènent ainsi l’eau des torrents et des rivières de la montagne vers les terres agricoles ( principalement des prairies de fauche et des vignes ) pour les irriguer et les enrichir de limons fertiles. Les bisses se faufilent souvent à travers de hautes falaises verticales, enjambant des parois friables et exposées et, à les voir, on se demande quelle nécessité à pousser les hommes à construire ces bisses bravant bien des périls – beaucoup y ont laissé leur vie comme en témoigne encore ces croix ou ces statues de la Vierge glissées dans des niches le long des parcours - et à les entretenir.
Le Valais compterait encore plus de 250 bisses selon le musée des bisses installé à Ayent, la plupart dans le Valais Central et le plus souvent en rive droite du Rhône, mais certains sont plus ou moins abandonnés.
Heureusement, nombre de ces bisses sont encore utilisés et soigneusement entretenus.
Et puis, de nos jours, des sentiers de randonnée longent ces canaux historiques invitant à des randonnées agréables et variées, les passages les plus dangereux se franchissant en sécurité – encore que, pour certains bisses, il convient d’avoir le pied sûr et ne pas craindre le vertige.
Nous avions choisi de rallier Lens un gros bourg à 1.100 mètres d’altitude, au-dessus de Sierre. Par le sentier qui passe par le Châtelard ( 1.272 m ) où est dressée une immense statue du Christ-Roi, puis descend vers Saint-Léonard dans la vallée du Rhône, nous avons donc rejoint le Grand Bisse de Lens que nous avons remonté jusqu’à Icogne.
Pour revenir vers la vallée du Rhône nous avons suivi, à l’étage inférieur, le Bisse de Sillonin qui s’est avéré beaucoup plus spectaculaire et par endroit quelque peu exposé (ce sera l'objet d'une autre publication)…
Date 15/09/2019, distance 5,7 km départ 13 h 05, arrivée 15 h, difficulté T3 ( un passage au début du bisse est T4 à la descente ), D+ 186 m. / D- 291 m, Carte TopoRando 1/25'000 Anzère
Carte avec le parcours - détails techniques - fichier GPS [ clic ]
Edit 18/10/2019 J'ai parcouru le Grand Bisse de Lens dans son entier le 15/09/2019; on peut en lire la narration dans cet article.
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