Lorsque je me rends en camping-car dans les pays nordiques – et cet été c'était la cinquième fois – il me faut traverser l’Allemagne et, à l’aller ou plus rarement au retour, je prends mon temps pour aller à la découverte des villes allemandes si chargées d’histoire et de culture. Cet été, c’était Leipzig que j’avais souhaitée découvrir.
Ici, à Leipzig le 9 octobre 1989, les habitants de la cité mais également des milliers d'autres allemands de l'est venus de loin se sont rassemblés pour manifester contre le régime communiste de l’Allemagne de l’Est. Après des veillées de prière dans quatre églises de la ville 70.000 personnes ont défilé avec des slogans tels « No violence » et « We are the people » alors que les 8.000 membres des forces de sécurité s’étaient retirés.
Quelques temps plus tard, le mur de Berlin tombait …
Si Dresde est la capitale administrative de la Saxe, Leipzig en est la ville culturelle et intellectuelle ; cité mélomane, elle a vu passer Bach, Mendelssohn et Schuman. C’est un important foyer économique qui vit encore au rythme des grandes foires séculaires.
L’aire de camping-cars est à deux pas du « ring » qui entoure la vieille ville laquelle s’ordonne autour de la vaste Marktplatz ( place du marché ) et il est vraiment facile d’y faire étape pour aller à la découverte de la cité° ce que nous avons fait sous le chaud soleil de ce samedi de juillet alors que les rues étaient envahies et que des animations étaient proposées sur l’Augustusplatz.
Cette ancienne Karl-Marx-Platz a fait l’objet d’une rénovation complète et elle regroupe quelques-uns des monuments les plus marquants de la ville. Sur son côté nord se dresse l’Oper-Leipzig, un opéra bâti entre 1956 à 1960 et particulièrement renommé pour son acoustique.
À l’ouest le regard s’arrête sur le Krochhaus, le premier gratte-ciel de la ville. Construit en 1928-1929, il est couronné d’une réplique des Maures avec ses automates qui frappent les heures sur la Tour de l’Horloge à Venise.
Le bâtiment le plus marquant de la place est cependant la tour de l’Université ( 142 mètres de hauteur ).
Notre première visite a été pour l’église luthérienne, la Nicolaikirche. Située au carrefour de deux importantes routes commerciales, l’église a été bâtie en 1165 et consacrée à Saint-Nicolas, patron des commerçants.
Initialement construite en style roman, elle a été transformée en halle gothique vers 1520. La triple nef est entourée d’une double galerie. L’intérieur est aménagé dans le style néoclassique ( 1784 - 1797 ).
Il surprend par ses colonnes cannelées de couleur clair s’épanouissant en palmes d’un vert tendre.
La voûte est compartimentée en caissons vieux-rose aux structures florales. Une trentaine de tableaux d’Adam Friedrich Oeser parent les porches et le chœur. L’orgue date de 1858 - 1862.
Nous sommes bien sûr passés au Museum des Bildenden Künste ( musée des Beaux-Arts ). Réalisé par un cabinet d’architectes berlinois, l’édifice forme un cube de verre de 34 mètres de hauteur proposant des puits de lumière et un vaste hall. Il abrite une collection d’œuvres particulièrement intéressantes de maîtres anciens et aussi de peintures flamandes. La peinture italienne y est présente et j’ai relevé un très beau Tintoret. Je n’ai pas adhéré autant aux œuvres de l’époque contemporaine qui étaient exposées.
Direction la Marktplatz où se situe l’Altes Rathaus ( l’ancien hôtel de ville ), un bâtiment tout en longueur orné d’une belle façade Renaissance allemande alors que le toit à pignons est percé de fenêtres. L’édifice fut construit en 1556 sur des plans de l’architecte Hieronymus Lotter, son bourgmestre.
Nous avons quitté la Marktplatz en empruntant le Speck’s Hof, l’un des nombreux passages couverts de la ville parfaitement restaurés, on y trouve un mélange bigarré de magasins et de cafés où se pressent aussi bien les habitant que les touristes de passage.
Poursuivant notre visite, nous avons rejoint la Thomaskirche ( l’église Saint-Thomas ). Citée dans la charte de fondation du couvent des chanoines des Augustins, l’église n’acquit sa forme actuelle à trois nefs qu’à la fin du XV° siècle. Elle doit sa célébrité à Jean-Sébastien Bach qui fut son cantor ( le directeur artistique ) 27 ans durant et qui repose en face de l’autel. Le chœur d’enfants jadis dirigé par Jean-Sébastien Bach, contribue à la renommée de l’église. Il réunit 80 chanteurs qui chantent lors des vêpres du vendredi ( à 18 heures ), le samedi à 15 heures ( musique sacrée et cantates de Bach ) et à la messe du dimanche à 9 heures 30.
Nous n’avons pas visité le Neues Gewandhaus, la prestigieuse salle de concert inaugurée en 1981 mais nous sommes revenus en cette fin d’après-midi vers la Nicolaikirche où se donnait un concert d’orgue. On sait nos cousins allemands épris de musique et ma fois, bien qu’arrivés largement avant l’heure, nous avons failli ne pas entrer tant l’église avait été envahie.
Il y a bien d’autres choses à découvrir à Leipzig et il conviendrait de rester ici plusieurs jours pour faire le tour de la ville mais nous devions rejoindre Sassnitz sur l'île de Rugen pour prendre le ferry que nous avions réservé lequel nous a amenés à Trelleborg au sud de la Suède.
° Comme beaucoup de villes allemandes, pour entrer dans Leipzig il convient d’avoir acquis préalablement une vignette écologique ( Green Zone ). Pour ma part, je me suis arrêté chez DEKRA à Freiburg et il m'en a coûté 5€.
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