Je suis venu à Montauban, il y a si longtemps que le souvenir m’en est passé si bien que je me demande encore si j’ai bien visité cette cité bâtie sur un éperon dominant le Tarn, beau positionnement stratégique du point de vue militaire ! La ville a été fondée par le comte de Toulouse en 1411 sur un plateau de la rive droite dominant la confluence du Tarn et du ruisseau Lagarrigue. Sa position la plaçait sur des axes commerciaux importants, le franchissement du Tarn sur la route Toulouse → Cahors → Paris s’effectuant ici grâce à un passage à gué praticable lors des basses eaux et la rivière navigable depuis Gaillac assurant la liaison avec la Garonne et l’océan. L’eau de la rivière permettait aussi d’alimenter nombre d’industries, les moulins tirant profit de sa force hydraulique et l’agriculture exploitant des plaines rendues fertiles par ses débordements. Enfin, le Tarn et ses abords fournissaient sable et argile, matières premières nécessaires à la fabrication des enduits et des briques, indispensables à l’édification de la cité.
Grâce à sa situation favorable, Montauban va connaître un développement économique et démographique, un siècle après sa fondation la ville déborde de ses remparts et les premiers faubourgs apparaissent.
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Sur la route qui nous ramenait des Pyrénées vers la Savoie, nous avons fait un large détour pour venir découvrir la « cité d’Ingres ». L’aire de camping-cars est installée à l’ouest de la ville, sur le port du canal de Montech. Le paiement du stationnement se fait à la capitainerie où on nous a remis fort aimablement toute une documentation sur la ville, documentation dans laquelle est amplement décrit un itinéraire pédestre de découverte de la cité.
L’itinéraire démarre à l’Esplanade des Fontaines – ah ! se déplacer un dimanche matin des mois d’été sans les encombrements, quel plaisir ! – une esplanade que nous avons rejoint laissant notre véhicule à l’ombre de grands platanes du boulevard Gustave Garrisson.
Le premier bâtiment sur notre parcours est l’Ancien Collège des Jésuites bâti en 1676. Il est de nos jours le siège de la Direction des Affaires Culturelles de la ville, d’un Conservatoire de la Danse et d’un Centre du Patrimoine.
Le second bâtiment proposé à notre curiosité est l’Ancienne Intendance, aujourd’hui siège de la Préfecture du Tarn et Garonne.
La cathédrale Notre-Dame de l’Assomption bâtie en pierres blanches et consacrée en 1739 symbolise le pouvoir absolu de la royauté catholique face à l’ancienne cité rebelle, parait-il.
Consacrée en 1739, elle est l’œuvre de trois architectes royaux François d’Orbay, Jules Hardouien-Mansart et Robert de Cotte. Sa façade classique présente les imposantes statues des quatre évangélistes.
La cathédrale abrite un mobilier remarquable : des stalles ( XVIII° siècle ), un orgue en noyer sculpté ( XVII° siècle ) et un baldaquin de style Napoléon III. Dans le bras nord du transept trône habituellement l’une des œuvres majeures d’Ingres, « Le Vœu de Louis XIII » ( 1824 ) actuellement au musée Ingres.
Dans la rue des Carmes rejointe par une petite « traboule » l’hôtel Mila de Cabarieu construit au XVII° siècle a pris le nom de son premier propriétaire, le Lieutenant Commandant le Régiment de Montauban Jean-Marc Mila de Cabarieu. Le premier étage servant de salon de réception a conservé des peintures d’Ingres père de 1789 et 1790.
Plus loin, l’ôtel de Ville, ancien évêché, a subi diverses altérations dans le temps, mais il a conservé cependant son aspect original.
Nous sommes passés rapidement devant l’Hôtel de Monmilan qui servit de mairie au XVIII° siècle et nous avons manqué l’occasion d’aller jeter un œil sur le Couvent des Carmes ayant rejoint directement par un ascenseur les allées du Consul Dupuy où dans un espace vert a été élevé un monument à Ingres.
Un parcours champêtre dans le Jardin des Plantes nous a réservé une surprise : en 1829 trois indiens d’Amérique de la nation Osage abandonnés en Europe furent accueillis et réconfortés à Montauban. Ils retournèrent dans leur pays grâce à la générosité des montalbanais. En souvenir de cette émouvante histoire, en 1992 une plaque a été apposée et une parcelle de terre a été donnée solennellement par les autorités municipales aux tribus Osage et Cherokee représentées à cette cérémonie.
Le Pont-Neuf a été ouvert à la circulation en 1913. Il permet de rejoindre l’église Notre-Dame des Victoires et le quai de Villebourbon.
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