La Via de la Plata traverse dès la sortie de Fuente de Cantos de vastes plaines agricoles sans la moindre parcelle d'ombre.
Les cochons ne sont pas loin et si je ne les ai pas vus cette fois, j’ai senti leur puanteur qui filtrait des porcheries industrielles perdues au milieu de la campagne et qui doivent mener une rude concurrence aux charcuteries traditionnelles de Monesterio.
Je suis arrivé peu après midi à Zafra, petite ville connue comme la « Petite Séville ». Elle est dominée par l'Alcazar du XV°siècle autour duquel s'étend la vieille ville médiévale. Au centre de la ville se trouve une Grande Place entourée d'arcades. J’ai visité l'église collégiale de la Candelaria où l'on peut admirer entre autres un très beau retable de Zurbaran, puis j’ai passé un petit moment au musée Santa Clara installé dans l'ancien couvent du même nom.
Le jour suivant, ce fut une longue traversée au milieu de champs de céréales, de plantations d'oliviers et d'amandiers, puis de grandes étendues de vignobles.
Une belle étape menant à Villafranca de los Barros où je suis arrivé vers 11 heures 30, une étape relativement courte au cœur de cette immensité et dans la solitude.
Comme il me fallait rejoindre Merida avant le week-end pour passer dans un labo d'analyses médicales afin d'y faire contrôler mon taux INR ( temps de coagulation du sang ), j'ai sauté l'étape suivante d'ailleurs monotone, longue et sans attrait, la Renfe ( les chemins de fer espagnols ) ont eu le privilège de me compter parmi ses clients pour gagner la ville.
On distingue Merida de loin et rapidement, on se retrouve sur le pont romain qui marque l'entrée de la capitale de la « Lusitania Emerita Augusta ». Long de près de 800 mètres, ce pont de 60 arches en plein cintre fut construit à l'époque d'Auguste ( 1° siècle ), en pierres de taille de granit bosselé surplombant le rio Guadiana.
Après quelques tapas, visite de l’antique cité romaine : le théâtre, monumental et splendide, est le mieux conservé d'Europe. Marco Agrippa, gendre d’Auguste, le fit construire entre l'an 16 et l'an 15 avant notre ère. Sa construction avait été entreprise dès l'implantation de la ville, ce qui montre le rôle essentiel que tenait ce lieu dans la culture romaine. L'hémicycle pouvait accueillir 6.000 spectateurs. Autour se développaient jardins et portiques permettant les promenades et les discussions avant et après les représentations. L'actuel mur de scène décoré de statues est plus récent, il date du II° siècle après J.C.
L’amphithéâtre mesure 126 mètres de grand axe, 65 mètres de petit axe et peut accueillir presque 15.000 personnes à travers ses 26 vomitoires, soit proportionnellement plus que le Colisée de Rome. Il était destiné aux courses de chars, aux combats de fauves et aux spectacles de gladiateurs.
Le Temple de Diane est un édifice de grande taille qui devait être l'un des plus majestueux de la ville de Mérida à l'époque romaine. C'est aussi l'un des rares bâtiments à caractère religieux qui se soit maintenu à son emplacement d'origine. Il est de forme rectangulaire, entouré de colonnes ( périptère ) et hexastyle ( avec six colonnes sur l'avant ). L'ensemble repose sur un socle. Les chapiteaux de ses colonnes, en granit, sont de style corinthien et en fûts rayés. On suppose qu'à l'époque, un jardin avec étang jouxtait le temple. Au XVI° siècle, en se basant sur la structure du temple, un nouveau palais fut construit pour le comte de Corbos.
Ce fut un après-midi bien rempli et à la fin de la journée je suis rentré un peu sur les genoux, comblé par la richesse et la beauté de ces vestiges.
Date 11/03/2015, distance 25,1 km, difficulté T3, D+ 296 m / D- 348 m,
Carte avec le parcours Fuente de Cantos→Zafra - détails techniques - fichier GPS [ clic ]
Date 12/03/2015, distance 19,1 km, difficulté T3, D+ 281 m / D- 383 m,
Carte avec le parcours Zafra→Villafranca de los Barros - détails techniques - fichier GPS [ clic ]
→ Cliquer sur les photos pour les voir en grand format, les photos encadrées en rouge datent de mon parcours en 2011, celles encadrées en jaune de mon parcours en 2015.