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Photo du rédacteurChristian B.

La Via de la Plata #2 Dans les pas ... de mes pas

Dernière mise à jour : 1 mars 2023

Jeudi dernier, j’ai quitté Séville traversant le Guadalquivir par le Pont Isabel II longeant pendant quelques temps le fleuve pour rejoindre la campagne au-delà de Camas. Dans les faubourgs, j’ai retrouvé l'Espagne d'antan, crasseuse et poussiéreuse, avec ses innombrables immondices le long des routes.

Passées les dernières habitations, dans les rares bosquets du secteur et puisque c’est déjà le printemps par ici, une bouscarle, une cisticole ou un cochevis huppé égrenaient leur chant ou leur cri dans un décor devenu aride ...

Me voici donc de retour sur la Via de la Plata, un superbe itinéraire que j’ai parcouru en 2011. En fait, ce n’était pas cette voie romaine qui était à mon programme cette année, puisque j’avais de longue date choisi de rejoindre Grenade et, de là, sac sur le dos je voulais prendre la direction de direction Madrid via Jaén, Ciudad Real et Tolède, un itinéraire très peu parcouru du moins en son entier.

Mais coincé chez moi pendant de longues semaines cet hiver, je n’ai guère d’entraînement aux longues marches cette année et, de très longues étapes de plus de 35 kilomètres apparaissant vraiment trop vite au planning de ce « Camino Mozarabe Manchego » m’ont fait renoncer.

J’ai donc retrouvé avec bonheur ces plaines andalouses qui m’ont conduit vers la Sierra Morena qui sépare le plateau de la Meseta du centre de l’Espagne des plaines de l’Andalousie. J’ai aussi retrouvé les pistes en terre au milieu des cultures avec des montées et des descentes, avec des gués à franchir, parfois plutôt scabreux ; l'un – le premier jour - est connu pour être redoutable avec souvent plus d'un mètre d'eau mais aisé à franchir cette fois tout comme un second arroyo fort nauséabond à l'entrée de Guillena.

J’ai retrouvé au cours de ma seconde journée une nature sauvage, les pistes en terre, les sentiers ravinés, mais je n'ai pas vu les dizaines de lapins de garenne qui s'en donnaient à cœur joie lors de mon passage il y a quatre ans. Par contre, les cigognes étaient en nombre...

Il était encore un peu tôt en saison pour revoir ces dizaines de milliers de fleurs, notamment des cistes, dont le spectacle m’avait tant ravi en 2011 ( mais c’était début avril ) et pourtant des cistes et des asphodèles par centaines avaient commencés à percer !

J'ai rejoint Almaden de la Plata, après un pénible parcours sur une route goudronnée durant 17 kilomètres, punition largement compensée par la traversée du très beau Parque Berocal qui m'a offert une nature encore plus sauvage que dans l'étape de la veille, où les chênes verts et les chênes liège disputaient l'espace aux eucalyptus et aux pins, mais aussi aux pâquerettes, croisant et recroisant à plusieurs reprises - notamment au passage d'un gué où je m'étais déchaussé pour me rafraîchir les pieds - Chantal et son petit frère ( beaucoup plus grand qu'elle ), deux randonneurs parisiens rencontrés la veille.

J'ai fait halte à l'albergue municipal et on s'est retrouvé en soirée autour d'un repas en commun arrosé de deux bouteilles de vin de la Rioja que j'avais été chercher pour fêter l'anniversaire de Sonia, la petite belge, un vin bien apprécié après une étape de 29 kilomètres.

Dimanche, c'était un parcours par monts et par vaux - et les monts par ici, ça grimpe dur dret dans l'pentu comme on dit en Savoie - qui m'a mené à El Real de la Jara ; c'était bien court, mais il faut savoir en garder sous le pied et je me suis fait violence pour ne pas continuer comme je l'avais fait en 2011.

Lundi donc, j'ai rejoint Monesterio, la capitale du Jamón Ibérico marchant sur des pistes en terre qui serpentent entre les fincas et les dehesas. Ici les cochons vivent en liberté dans de grands espaces. Quand on connait les conditions déplorables faites à ces pauvres bêtes dans l'hexagone, nos éleveurs pourraient s'en inspirer.


Aujourd’hui, progressant toujours au milieu des chênes verts, empruntant une piste en terre coincée entre deux murettes de pierres sèches pendant des kilomètres, l’étape du jour m’a conduit à Fuente de Cantos, petite bourgade ( 5.000 habitants ) pourtant bien connue car lieu de naissance du grand peintre Francisco de Zurbarán. D'ailleurs, l'albergue, splendide et luxueuse, est installé dans l'ancien Convento de los Frailes de Zurbarán, l’un des meilleurs gîtes de la Via de la Plata où j’ai trouvé un accueil sympathique.

Demain, je rejoindrais Zafra, une cité de 17.000 habitants par une longue piste en terre battue ou empierrée qui serpente entre les cultures et que j’avais trouvée bien monotone il y a quatre ans. Le paysage y sera moins beau que les jours précédents mais le parcours pour une fois sera presque plat - à 700 m d'altitude quand même.

¡ Hasta Luego !

Date 5/03/2015, distance 19,3 km, difficulté T3, D+ 334 m / D- 247 m,

Carte avec le parcours Séville→Guillena - détails techniques - fichier GPS [ clic ]

Date 6/03/2015, distance 17,5 km, difficulté T3, D+ 454 m / D- 101 m,

Carte avec le parcours Guillena→Castilbalnco de los Arroyos - détails techniques - fichier GPS [ clic ]

Date 7/03/2015, distance 29,4 km, difficulté T3, D+ 717 m / D- 584 m,

Carte avec le parcours Castilblanco de los Arroyos→Aladen de la Plata - détails techniques - fichier GPS [ clic ]

Date 8/03/2015, distance 13,5 km, difficulté T3, D+ 351 m / D- 332 m,

Carte avec le parcours Almaden le la Plata→El Real de la Jara - détails techniques - fichier GPS [ clic ]

Date 9/03/2015, distance 20,3 km, difficulté T3, D+ 531 m / D- 216 m,

Carte avec le parcours El Real de la Jara→Monesterio - détails techniques - fichier GPS [ clic ]

Date 10/03/2015, distance 20,9 km, difficulté T3, D+ 298 m / D- 485 m,

Carte avec le parcours Monesterio→Fuente de Cantos - détails techniques - fichier GPS [ clic ]

→ Cliquer sur les photos pour les voir en grand format, les photos encadrées en rouge datent de mon parcours en 2011, celles encadrées en jaune de mon parcours en 2015.


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