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Photo du rédacteurChristian B.

La Ceinture de Feu du Pacifique #1 Les Îles du Commandeur

Dernière mise à jour : 24 févr. 2023

La « Ceinture de Feu du Pacifique », le « Ring of Fire » pour les anglophones, c’est un nombre incroyable de volcans qui entourent l'Océan Pacifique depuis la Terre de Feu ( on peut me semble-t-il y rattacher aussi les volcans de la Péninsule Antarctique ), remontant le continent américain où elle forme la Cordillère des Andes, la Cordillère d'Amérique centrale, la Chaîne des Cascades aux États-Unis et les volcans de l'Alaska. On la retrouve longeant les îles Aléoutiennes, le Japon, l'Indonésie, puis elle contourne largement l'Australie pour englober les îles Fidji et la Nouvelle-Zélande, soit un arc d’environ 40.000 kilomètres !

Avec 452 volcans, les neuf dixièmes des volcans mondiaux s’y trouvent concentrés et la zone est caractérisée par de nombreux séismes. Cette intense activité sismique correspond à des zones de subduction, où une plaque océanique s'enfonce sous une autre plaque, continentale ou océanique. Côté Amérique par exemple, le continent progresse grossièrement vers l'ouest.

Au sud de l'océan Pacifique, la plaque Nazca s'enfonce vers l'est sous l'Amérique du Sud, soulevant la Cordillère des Andes. De l'autre côté, la grande plaque Pacifique s'enfonce sous le Japon.

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L’occasion m’a été donnée d’aller sur place admirer les somptueux paysages de ce Ring of Fire du côté des Îles Komandorski ( ou du Commandeur ).

Ces îles du Commandeur, groupe d'îles isolées dans la Mer de Béring, à l'est de la péninsule du Kamtchatka, forment un archipel comprenant l’île Béring, l'île Medny et une quinzaine d'îlots rocheux. Géologiquement, ces îles du Commandeur sont l'extension la plus occidentale des îles Aléoutiennes même si elles sont séparées du reste de la chaîne par plusieurs centaines de kilomètres.

On y trouve un seul village Nikolskoïe sur l'île Béring avec environ 600 habitants, russes et aléoutes, et un petit hameau Preobrajenskoïe sur l’île Medny, pêcheurs et chasseurs de baleines ou d'autres mammifères marins.

Découvertes en 1684, elles ont été ainsi nommées en l'honneur de Vitus Béring, qui y est mort l'hiver 1741 de maladie, après que son navire le Sviatoï Piotr eut fait naufrage.

Avec mes complices d’aventures, nous avons embarqué à Pétropavlosk, la capitale du Kamchatka, à bord du Professor Kromov, navire de recherches polaires et océanographiques de l’Institut Hydrométéorologique de Mourmansk, un bateau de 72 mètres de long, sister ship du Professor Molchanov sur lequel j'avais été baguenauder en Mer de Weddel le long de la Péninsule Antarctique à l'autre extrémité de la planète.

Le Professeur Kromov est désormais affrété avec son équipage russe par les néo-zélandais d’Heritage Expeditions, qui l’utilisent pour des croisières expéditions, de l’Arctique russe à la mer de Ross en Antarctique, en passant par les îles subantarctiques d’Australie et de Nouvelle-Zélande.

Après quelques jours passés dans les Îles Kouriles et le long de la côte est du Kamchatka ( j’y reviendrai dans de prochains articles ), nous avons fait cap vers ces Îles du Commandeur.

Mouillé assez loin du petit port de Nikolskoye, nous avons débarqué en zodiac au petit matin dans un brouillard épais qui avait nécessité de nous diriger au GPS pour éviter quelques grappes de rochers affleurants qui pouvaient bien se révéler agressifs. Et nous sommes partis, nez au vent, à la découverte du village et de ses habitants.

Mais où sont-ils ? Que font-ils ? Car les rues, ou ce qui en tient lieu, sont désertes. Ah ! Un militaire sur un scooter mais il nous ignore superbement ! Un peu plus tard, un camion citerne provenant des stocks de l'armée soviétique nous ignore tout autant. Au loin, perdues dans la brume, des géodes qui semblent être des installations météo.

Il paraît qu'on ne peut pas les photographier de près. Tout comme il serait interdit de photographier les militaires présents, nombreux dans le coin. Un bâtiment vert avec une sorte de mirador émerge par moments du brouillard. Là non plus l'endroit n'est pas photographiable...

Alors pourquoi donc débarquer dans cette petite ville perdue, seul endroit habité de l'archipel ? Parce que le tourisme, peu à peu, prend une place dans l'économie du Kamtchatka et que les autorités ont l'ordre d'aller dans ce sens, du moins c'est ce que nous a dit Nikolay, le directeur de la Réserve Naturelle des Îles du Commandeur qui a fait le trip avec nous depuis Petropavlosk. Et parce que cette île est celle où Vitus Bering est enterré.

Longeant la plage, nous atteignons, proches du moment dédié à Vitus Bering, quelques baraques dont l’une semble receler un petit musée. J'entre et fais la connaissance de Sergey Pasenyuk.

Dans ce qui ressemble à une ancienne grange, il a accumulé des objets divers de provenance locale mais aussi de la chaîne aléoutienne et encore de la Mer de Bering et même, venant de l’autre côté du Pacifique, car nous y trouvons des revues ou des photos américaines.

À côté de la baraque, sur son ber, un petit voilier de 8 mètres. Bigre ! J’apprends que Sergey a traversé à plusieurs reprises cet extrême nord du Pacifique jusqu’à Kodiak dans les Îles Aléoutiennes.

Dans ces parages, où les visiteurs sont rares, faire de la navigation de plaisance, nécessite des qualités peu communes ! Nous échangeons nos histoires de voileux et je lui achète son très beau livre de photos, livre qu’il m’a chaleureusement dédicacé.

→ Cliquer sur les photos pour les voir en grand format


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