La plupart des églises norvégiennes étaient au Moyen Âge en « bois debout » ( stav = poteau, kirke ou kirkje = église ), le bois debout étant le matériau de construction naturel à cette époque. Un siècle après l’introduction du christianisme, autour de l’An 1000, le pays aurait compté au moins 750 stavkirker sur un total de 1.200 églises.
Aujourd’hui, il en reste 28 et la plupart se trouvent dans le sud de la Norvège, quelque fois après avoir été déplacées de leur site d’origine.
Des fouilles archéologiques laissent penser que de telles églises ont également vu le jour ailleurs qu’en Norvège, mais il n’en subsiste qu’une en Suède et celle qui se trouve en Pologne … vient de Norvège !
Bien qu’il existe de nombreux types, le trait commun à toutes ces stavkirker est une ossature dont les murs sont constitués de poteaux ou de planches, verticales à l’origine, élevées sur un plan carré.
Plus tard, les églises s’agrandissant, on a abouti à un bâtiment à nef centrale flanquée de deux rangées de colonnes et des bas-côtés de part et d’autre.
On peut classer les stavkirker en deux grands types, un premier à une seule nef, l’autre où la nef est entourée de collatéraux, souvent ceints d’une galerie extérieure et où des toits multiples correspondent aux différents agrandissements de l’édifice.
Quatre à douze mats, intégrés aux murs dans les petites églises, mais séparés de ceux-ci dans les églises plus grandes, constituent les éléments porteurs.
Dans quelques stavkirker, on trouve aussi un mat central lequel est soit appuyé au sol, soit porté par la charpente.
Dans les stavkirker aujourd’hui préservées, les mats ont été fixés dans un châssis horizontal de poutres elles mêmes reposant sur un socle de pierres ce qui évitait tout contact entre le bois et le sol. Les stavkirker dont les mats étaient enfoncés directement dans le sol n’ont pas survécu.
L’aspect extérieur des stavkirker a beaucoup évolué avec le temps, seule l’église de Borgund ( classée sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO ) est restée intacte depuis sa construction d’origine.
Pour d’autres, comme celle d’Urnes qui date du milieu du XII° siècle, des éléments importants ont été repris d’une église antérieure et intégrée dans la nouvelle structure. On relève aussi des ajouts ultérieurs comme le chœur ou encore le clocher.
La stavkirke compte en général trois entrées : la principale située sur le fronton ouest, l’auxiliaire s’ouvre vers le sud, la troisième, réservée à l’officiant, donne directement dans le chœur. Les portes en planches rabotées, ornées de ferronneries, s’insèrent dans un cadre richement sculpté, des dragons constituant un motif classique.
À l’intérieur, on trouve des sculptures en bois sur les colonnes et surtout sur les chapiteaux. Dans plusieurs stavkirker, le plafond du chœur porte des cycles de peintures avec des scènes bibliques ; la peinture a, parfois, gagné les piliers eux-mêmes.
Lors de notre dernière semaine passée en Norvège, nous sommes donc allés à la découverte de ces petites merveilles et avons visité douze d’entre elles avec, chaque fois, le même enthousiasme !
Nota : en Norvégien stavkirke ( singulier ), stavkirker ( pluriel ).
Écrit à Notodden, le 14/06/2013 ( d’après des notes récupérées lors des visites )
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