Les « marcheurs » qui s’engagent sur l’un des chemins vers Compostelle le font pour la plupart sans entrainement préalable, avec un sac lourd, fréquemment de plus de 12 kilos. On lit des récits sur Internet, comme celui-ci : « Un guide de haute montagne qui part en courant du Pré de Madame Carle ( 1.870 m ) pour gravir la Barre des Écrins ( 4.100 m ) en moins de 3 heures et en petite tenue par beau temps prend moins de risques que le pèlerin américain pas entraîné, surchargé et en surpoids, qui est mort pendant son sommeil dans notre dortoir à Burgos le 1er juin 2012 ». Le poids est un ennemi ! Surtout vers Compostelle parce que certains « pèlerins », considèrent qu’il faut souffrir pour mériter le paradis. Ainsi, la deuxième quinzaine de mai 2012, 6 pèlerins sont morts sur le Camino Francés. Des gens souvent âgés de plus de 50 ans, gros, très chargés et qui n’avaient jamais marché au long cours ». On peut lire aussi des récits où les « marcheurs » arrivent quasiment exténués à l’étape.
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Comment s’entraîner ?
Je cite de nouveau : « Il faut pratiquer une activité physique régulière… Surtout, il faut développer son endurance ! Il faut démarrer lentement et ne pas forcer : ce n’est pas la vitesse qui est importante, mais plutôt la durée ! 40 minutes minimum, sinon, votre organisme ne se rend même pas compte de l’exercice.
La promenade au parc sur le plat, même si elle est agréable, ne vous fera pas progresser physiquement. Pour qu’un entraînement soit efficace, il doit provoquer une certaine petite fatigue… le cœur, les poumons… on doit les sentir en mouvement sinon, il n’y aura pas d’amélioration physique ! Il faut « fatiguer» gentiment son organisme, pour pouvoir progresser, mais sans jamais trop le forcer : un équilibre délicat !
Et une seule fois ne sert à rien! Il faut être persévérant et s’entraîner deux ou trois fois par semaine, régulièrement, et en laissant à l’organisme le temps de se reposer entre une séance et l’autre. Et petit à petit, on se sent mieux et l’entraînement devient un plaisir !
On peut travailler sa technique et sa souplesse aussi : pendant une randonnée, c’est déprimant si on doit forcer pour faire de grands mouvements, pour passer les dénivelés par exemple, travailler la souplesse, c’est un plus ».
Alors s’entraîner aux longues distances ? Oui et même si c’est parfois un peu fastidieux, le bénéfice qu’on en retire lorsqu’on part pour une randonnée au long cours, fait oublier les heures passées à ces séances.
Parmi les méthodes usuelles, on peut retenir celles-ci :
Trois mois avant de partir, sortir chaque semaine en commençant par un parcours de 2 ou 3 heures qu’on allongera progressivement de manière à atteindre, après 4 à 6 semaines, la durée prévue pour les étapes du trek envisagé. Dans le même temps, on aura un sac léger dont le poids sera porté au poids final prévu. Ce sera d’ailleurs une bonne occasion de vérifier ce qu’on envisage d’emporter et d'éliminer ce qui paraît superflu.
Une variante au schéma consiste à démarrer l’entrainement deux mois avant de partir mais avec DEUX sorties par semaines, la distance et le poids du sac étant optimum après 2 ou 3 semaines.
Quant aux randonneurs, ils sont plutôt bien entraînés car … la plupart du temps, ils randonnent toute l’année !
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Pour ma part, lorsque je me suis intéressé en 2005 aux grands parcours, naïvement ou par forfanterie, j’avais déclaré qu’avec ma longue pratique de la montagne, j’étais comme Obélix entraîné à vie !
À l’automne 2010, lorsque j’ai projeté d’aller parcourir la Via de la Plata, la longueur de certaines étapes notamment en Estrémadure, souvent entre 30 et 40 kilomètres, m’avait incité à … m’entraîner ! Et comme j’étais très motivé, dès le mois d’octobre, j’ai commencé à accumuler les séances d’entrainement aussi avais-je parcouru plus de 1.100 kilomètres avant le départ de Séville. Le bénéfice en a été si grand que l’année suivante, au départ d’un autre long trek, la Via del Sureste, j’avais accumulé plus de 1.000 kilomètres à l’entrainement.
Cette année, c’est un peu différent car lors du Tour du Mont-Blanc, en Septembre, j’avais la forme aussi ai-je voulu jouer au jeûûûûne : je courrais dans les descentes ! Résultat, inflammation des cartilages aux deux genoux et pas d’activité sportive pendant trois mois ! Mi-Décembre, j’ai repris mes séances d’abord assez courtes ( 20 kilomètres ) et début janvier j’ai retrouvé mes 25 / 30 kilomètres hebdomadaires …
Ce matin, j’ai donc pris, devant l'hôtel de ville de ma bonne ville d'Annecy, le car d’Albertville qui m’a déposé peu après Faverges et je suis rentré à Annecy par la piste cyclable, bien enneigée. Ce n’est pas fastidieux et je ne me lasse pas de ce parcours souvent répété tant le paysage, avec le lac et les montagnes qui dominent, est superbe, les éclairages varient d’une séance à l’autre et s’il m’arrive parfois, histoire de changer un peu, d’aller vers Aix les Bains au départ de Rumilly, je reviens vers cet itinéraire toujours avec plaisir d’autant qu’il m’arrive, aussi de quitter la piste cyclable à la hauteur de Duingt pour longer le lac et rejoindre Saint-Jorioz par le sentier des Roselières…
Carte avec le parcours Doussard → Annecy - détails techniques - fichier GPS [ clic ]
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