Après le rattachement définitif de la Savoie à la France en 1860 et la défaite de 1870 dans la guerre contre la Prusse, l'état-major français était préoccupé de la défense des Alpes, la confiance à l'égard des transalpins semblait ne pas régner !
Le général Séré de Rivières, ancien directeur du génie à Nice et à Lyon, voit aboutir les idées qu'il prônait : les Alpes étant une barrière naturelle, surtout en hiver, il fallait se borner à barrer les deux grandes voies de circulation que sont la Tarentaise et la Maurienne, surtout à leur débouché ( Albertville et Chamousset ). La création de deux groupes fortifiés a donc été décidée.
Pour celui de Chamousset, on a construit entre 1875 et 1884 les forts d'Aiton, de Montperché et de Montgilbert, avec des batteries et des « blockhaus ».
Dans le secteur des Hurtières en rive gauche de la vallée, pour protéger le fort d'Aiton d'un contournement par les crêtes et disposer d'un ouvrage puissant capable de battre de ses feux les cols du Grand et du Petit Cucheron, on avait d'abord envisagé la construction d'un fort au point culminant et présentant le meilleur panorama, au niveau des rochers de Foyatiet ( 1.458 m ), mais la présence des mines de fer de Saint Georges d'Hurtières et la fragilité des terrains conduisirent les ingénieurs à en abandonner l'idée.
Le fort a été construit de l'autre côté de la ligne de crête : la présence du lac de Montgilbert ( aujourd'hui une tourbière ) les contraignant finalement à le construire en arrière du plan d'eau et à revoir toute l'organisation des points d'observation et de tirs.
Le fort de Montgilbert devint ainsi un point d'appui pour la protection d'un ensemble de petits ouvrages qui visent surtout à interdire le passage des cols du Grand et du Petit Cucheron, ainsi que la ligne de crête qui s'étend de ces cols au Golet et à Montgilbert.
En fouinant sur le Net à la recherche de randonnées de moyenne montagne dans des coins peu connus de la Savoie, j'avais découvert cette balade en forêt qui mène au fort de Montgilbert ( 1.360 m ) et à ses batteries et je m'étais promis d'y venir un jour en le proposant à ma complice de montagne habituelle.
Chose faite jeudi passé mais comme la boucle au départ du village de Grand Montgilbert ( 960 m ) me paraissait un peu courte ( 12 kilomètres ), je l'ai rallongée en poussant jusqu'au col du Petit Cucheron ( 1.228 m ) et son petit refuge ( non gardé ).
Je ne l'ai pas regretté tant la remontée vers la batterie de Rochebrune par un sentier raide, peu fréquenté certainement et par endroits demandant quelques précautions, est sauvage.
Mais avant cette grimpée, la montée vers le fort de Montgilbert par des pistes forestières ou par des sentiers raides a été rendue glissante par la pluie des derniers jours toutefois nous y avons rencontré une dame chamois qui s'est vite dissimulée ( le secteur est en zone protégée ).
Beaucoup plus loin, c'est un groupe d'adolescents en sortie scolaire venus depuis Saint Georges d'Hurtières que nous avons croisé à la batterie de Rochebrune alors que le ciel devenait franchement menaçant.
Heureusement, la pluie a eu le bon goût d'attendre notre retour à notre véhicule pour arroser le secteur.
→ Source de l'histoire du fort de Montgilbert : H.Léonard et al., Le Pays des Hurtières, écomusée des Hurtières.
Date 25/05/2016, départ 9 h 35, retour 13 h 35, temps 3 h 20 ( plus arrêts ), distance 16,4 km, difficulté T2, D+ / D- 695 m, balisage jaune
Carte IGN 1/25.000 3432 ET Albertville,
Carte avec le parcours - détails techniques - fichier GPS [ clic ]
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