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Photo du rédacteurChristian B.

Svalbard #9 Pyramiden ville fantôme

Dernière mise à jour : 12 mars

Il a bien fallu quitter notre agréable mouillage de Borebukta pour nous diriger vers le Billefjord au fond de l’Isfjord dont il est l'une des branches secondaires. Une montagne en forme de pyramide a donné son nom à la ville qui est à son pied. La vue y est fort intéressante : juste en face se trouve un magnifique glacier, le Nordenskjøldbreen.

Fondée par des suédois en 1910 pour y exploiter une mine de charbon, Pyramiden a été achetée par des russes en 1926, puis par une société soviétique la Trust Arktikugol en 1931.

Environ 1.000 habitants y vivaient en permanence jusqu’en 1998, date à laquelle la mine a été fermée du fait de la faillite de l’union soviétique. Tout comme à Barenstburg, petite ville et cité minière implantée sur l’Isfjord, 55 kilomètres à l’ouest de Longyearbyen, la ville disposait de ressources propres et de nombreux équipements collectifs : centrale électrique, école, piscine ( la plus septentrionale du monde ), hôpital, salle de sport, bibliothèque, etc.

Le Billefjord, une ramification de l’Isfjord donc, présente des montagnes avec des strates exceptionnelles. Ces couches se sont formées quand des sédiments se sont déposés dans une zone marine qui est née lentement il y a 400 millions d'années ; le sable et la vase se sont accumulés successivement et chaque couche étant différente, selon les variations des conditions. Au fur et à mesure que l'épaisseur grandissait, la pression augmentait sous le poids et les couches furent comprimées en une roche compacte.

À certains moments la zone marine a été remplie et la terre s'est formée, avec des forêts et des marécages. Ensuite la végétation a été à nouveau enterrée sous le sable et la boue, le temps et la pression des couches supérieures ayant fait leur travail, des couches de charbon d'importance variable se sont formées, qui seront plus tard à la base de l'exploitation minière.

La mine se situe en altitude sous la montagne, on y extrayait 250.000 tonnes de charbon par an. Un funiculaire permettait le transport du minerai jusqu’à la ville au pied de la montagne. Des minéraliers évacuaient ensuite le charbon vers Moursmansk à partir de fin avril-début mai, mais certaines années un chenal devait être ouvert par un brise-glace.

En cette fin de soirée, avec l’éclairage rasant – il était presque minuit – associé à un nombre incroyable d’oiseaux : mergules nain, macareux moine, guillemots de Brünnich, goélands bourgmestre, guillemots à miroir, fulmars boréal et mouettes tridactyle, notre avancée au moteur sur une mer rendue plate par l’absence de vent, a été un enchantement.

Nous sommes venus nous amarrer à l’un des vieux pontons et dès le matin suivant, nous sommes partis visiter. Des entrepôts bien accessibles avec des tas de choses n’ayant jamais servi : du matériel pour la mine comme des pompes à eau, mais aussi du matériel vidéo dans son carton d’origine !

Nous avons rejoint la ville proprement dite, dont l’entrée est signalée par un monument portant l’étoile rouge puis nous sommes passés devant la petite base d’hélicoptères avec sa tour de contrôle.

Après une série d’ateliers visités, nous sommes entrés dans ce qui servait de restaurant collectif lequel pouvait également être utilisé en salle de bal.

Plus loin, c’est l’école et l’hôpital ; celui-ci ne devait pas manquer de clients vu sa taille ...

La salle des fêtes au nord de la ville comporte une salle de sport mais également une bibliothèque et une salle de cinéma. Trainaient sur le sol quelque peu dévasté des pellicules et tant d'autres objets…

Du cimetière, il ne reste rien hormis une croix orthodoxe, des inondations torrentielles l’ont recouvert.

Nous sommes passés par la piscine, une vraie piscine olympique puis par la poste et un petit musée où étaient pendus aux murs quelques portraits d’héros soviétiques comme Gagarine…

Après cette longue visite de plusieurs heures, en début d’après-midi, nous avons quitté cette ville fantôme dont le gouvernement norvégien cherche à savoir quoi en faire, pour rejoindre Skansbukta qui a été notre dernier mouillage au Svalbard.

→ Cliquer sur les photos pour les voir en grand format


Montage audiovisuel de 5,42 minutes en cliquant sur l'image ci-dessous




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