Séparant les vastes étendues rocheuses semées de buis et de rares chênes qui font le causse du Larzac ou celui de Blandas, des gorges profondément creusées dans le calcaire et la dolomie plongent à 300 mètres de profondeur où s’écoule la Vis. C’est un paysage à couper le souffle quand on débouche au bord du cirque de Navacelles en venant du village de Blandas. Plusieurs millions d’années d’érosion ont creusé un vaste amphithéâtre au fond duquel se loge le petit hameau de Navacelles, bâti en bordure d’un méandre délaissé par la Vis qui a laissé la place à quelques champs cultivés qui entourent une petite colline calcaire.
« Cirque grandiose au cœur des gorges de la Vis qui séparent le causse du Larzac du causse de Blandas, Navacelles coupe le souffle à celui qui le découvre tout à coup, faille vertigineuse éventrant le causse silencieux et infini »
Georgette Milhau
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J10 – Samedi 13 juin ~ Le Vigan → Cirque de Navacelles
Le départ du Vigan, sous un ciel clair, m'a fait longer la vallée de l'Arre jusqu'au village d'Avèze, presque un moment de détente sur cette partie bucolique du parcours.
J'ai rencontré ici un pécheur, plus loin un vététiste et même, malgré l'heure matinale, quelques promeneurs du dimanche avant d'atteindre Avèze.
Dès la sortie du village, c'est un sentier fort raide empruntant par moments le lit d'un torrent creusé profondément dans la terre meuble. J'avance lentement car les muscles sont douloureux après la séance d'hier et pourtant, une heure plus tard je débouche sur le Causse du Blandas, 400 mètres plus haut !
Après avoir cheminé sur une vieille piste qui traverse une carrière - interdiction de s'écarter de la piste bien sûr - jusqu’au village de Mondardier, deux kilomètres plus loin le sentier a été modifié et le randonneur est invité à suivre un nouveau balisage.
Une sombre histoire m'a-t-on dit à Navacelles entre un patou et un randonneur lequel n'a rien trouvé de mieux que chercher noise au propriétaire des lieux lequel alors aurait interdit la traversée de sa pâture. Finalement c'est un très très ( trop ) long détour qui me fait arriver à Blandas, petit village en bordure du cirque de Navacelles sous un lourd ciel d’orage ( il a plu à Blandas peu avant mon passage ).
Déboucher au dessus du cirque de Navacelles, c'est grandiose, on entre dans un monde irréel.
Je serais bien resté longtemps à admirer cette merveille de la nature, mais l'orage reste menaçant et, après avoir emprunté sur quelques centaines de mètres la route goudronnée qui descend dans le cirque ( en 6 kilomètres ), je me jette dans le gouffre par le sentier piéton ( 2,7 kilomètres ).
Parvenu au Mas Guilhou à Navacelles, un gîte à l'ancienne en plein centre du vieux village, la « petite Leffe » proposée par les propriétaires hollandais du gîte a été appréciée de même que la salade navacelloise après cette étape plutôt difficile avec 25 kilomètres parcourus et 700 mètres de dénivelé cumulé.
J11 – Dimanche 14 juin ~ Cirque de Navacelles → Les Natges
Les petits déjeuners étant servis à 8 heures, il m’avait été proposé un plateau ce qui me permettait de partir bien avant, mais on m’avait aussi indiqué que le météo prévoyait des pluies orageuses en fin de nuit et ensuite du beau temps, si fait que je ne me suis mis en marche qu’à 8 heures 15. Je le regretterai …
Quitter le cirque de Navacelles en suivant les méandres de la Vis, par un sentier à flanc de montagne et une bonne centaine de mètres au-dessus de la rivière, dominant des falaises c'est magique quand bien même après une trois quarts d’heure de marche il faille longer le canal d'eau d'approvisionnement du barrage EDF en aval !
Une heure et demie plus tard, le GR remonte vers le plateau du Causse du Larzac et un sentier à pente régulière fait passer de 300 m à 600 mètres d'altitude. Quarante minutes plus tard l'affaire est pliée. Depuis Navacelles, c'est un parcours splendide durant deux heures, un vrai régal qui restera gravé longtemps dans ma mémoire.
Le village de Saint Maurice de Navacelles n'est pas loin, j'avais envisagé une petite halte voire même grignoter quelque chose dans une gargote bien signalée - la guinguette des tilleuls - mais le ciel devient orageux. Plus tard, quelques gouttes par ci, quelques gouttes par là, une bonne averse plus loin, des coups de tonnerre et des éclairs... Que ne suis-je parti une heure plus tôt !
Finalement, j'ai atteint la ferme des Natges où je fais étape dans de vieux bâtiments en restauration, le gîte offre quelques chambres d'hôte et j'avais réservé l'une d’entre elles. Soirée très intéressante à échanger avec Élisabeth et Sylvain Senet qui élèvent ici des vaches de la race d'Aubrac.
Nous avons également parlé de la Montagne de la Séranne et de Saint Jean de Mièges – de l’autre côté de la montagne en question - où ils habitent quand ils ne sont pas en alpage. La Séranne, j’y suis venu à plusieurs reprises pour y faire du parapente : vols de loisirs en monoplace ou en biplace – l’occasion d’offrir des baptêmes de l’air à des copains montpelliérains - ou en compétition. Une finale du championnat de France de parapente y a été organisée au début des années 1990 et mes hôtes s’en rappellent fort bien, moi aussi !
Carte avec le parcours Le Vigan → Navacelles - détails techniques - fichier GPS [ clic ]
Carte avec le parcours Navacelles → Les Natges - détails techniques - fichier GPS [ clic ]
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